jeudi 21 août 2014

Triathlon : Embrunman 2014

Le 15 août :
Tous les 15 août, à Embrun, c'est la fête du triathlon, avec l'épreuve la plus mythique et sûrement la plus difficile des triathlons distance Ironman. William qui l'avait fait en 2012 avec Mickaël, s'était lancé le défi de passer sous les 11 heures et de rentrer dans le Top 20. Après quelques jours de repos, il nous "résume" son Embrunman 2014 : 
"Vendredi 15 août, 3h45 le réveil sonne, la nuit a été courte et à l'heure ou certains rentre du Black-Out, la boîte de nuit locale, il est temps pour moi d'avaler un bon petit dej car le prochain repas n'est pas pour tout de suite... La préparation s'est bien passée et je me sens prêt à affronter le mythe. D'autant plus que cette année je suis bien accompagné, direction Embrun et le parc à vélo avec mon préparateur mental, mon mécano, mon diététicien, mon entraîneur natation, mon kiné... Bref mes amis quoi et ils sont tous déjà à fond. Je sais déjà que leur rôle va être important aujourd'hui. L'objectif est clair, s'approcher des 11h et entrer dans le top 20, c'est pas compliqué faut "limer" toute la journée. Bon, me voilà dans le parc à vélo, ou à triathlètes je sais plus trop, et comme d'habitude le temps de gonfler le vélo, je suis à la bourre... Tout le monde et déjà sur la plage... "pardon, poussez moi, excusez vous", j'arrive à me mettre en 3é ligne et en plein milieu, parfait pour un petit Free-fight à 6h du mat'. Ça caille un peu dans le pays, pas trop envie de me mettre à l'eau, et en plus on voit rien. Bon les filles sont parties depuis 10' (ils sont galant à Embrun et puis ça permet de faire une petite revue d'effectif sur le vélo...) ça va être à notre tour, la tension est palpable. Top départ, évidemment ça part au sprint comme si y avait que 500m de natation aujourd'hui, normal. Comme prévu je pars à bloc puis je me fais passer dessus mais la bonne nouvelle du moment c'est que l'eau est bonne. Au bout de 500m un adversaire me met une bonne béquille sur la cuisse, aïe ! Ça fait mal, mais si je bat que d'une jambe, j'ai peur de tourner en rond, bon ben j'utilise plus mes jambes, de toute façon elles vont avoir du boulot plus tard. Ça y est ouf ! 1h03 et 3800m plus tard, sortie de l'eau, pas terrible mais dans les temps au vu de ma préparation dans cette discipline, je suis pour l'instant 171è. Bon c'est maintenant que ça commence. Transition, ah il reste pas mal de vélo, y a encore du monde dans la flotte. Manchettes pas manchettes ? Bon aller pas manchettes je vais me réchauffer en pédalant... Et toute façon ça part en bosse, évidemment. Les jambes tournent bien et la douleur de la béquille disparaît progressivement, la partie cycliste s'annonce bien. Première descente, ah oui, il fait pas chaud, je suis gelé. Au kilomètre 40 retour vers Embrun, il y a un monde fou. La Dream Team est là mais dans ce brouaha je n'entend pas les infos, c'est pas grave, on verra plus tard. Je remonte des places progressivement sans vraiment savoir ou j'en suis, mais je vois que je suis dans les temps. Me voilà au pied de l'Izoard, une petite pause pipi pour être plus léger, aller !! faut pas que je traine trop Dassdass l'a monter en 55' mardi... Je monte sur un bon rythme et continue ma remontée. Ça y es enfin au sommet de ce caillou à 2360m. Et là, surprise ! On m'annonce 15é à 17' de la tête. Je réalise à ce moment que je roule quasiment aussi vite que les premiers. Pourtant j'ai pas l'impression d'être parti trop vite, bon je continue comme ça on verra bien si ça tiens. Comme toujours retour de Briançon, vent de face puis voilà le Pallon, 1ère séance de muscu de la journée, ça passe. Ça y est Embrun en vue, et mince, reste Chalvet à monter je la déteste celle-ci. Bonne surprise, l'ITA63 est dans la place et je suis remonté 10é, ils sont euphorique les gaziers (heureusement qu'ils m'ont pas vu dans les 2 derniers kilomètres de la bosse...). Mi-bosse 2é séance de muscu, ça passe moins bien, je commence à me poser des questions pour le marathon (je l'avais presque oublié celui-là), aller ! 3 barquettes à la fraise dans la descente pour retrouver le moral. Retour au parc à vélo en 10è position satisfait de ma remontée, y a pas beaucoup de vélo dans le coin dit donc et le peu qu'il y a sont quasi tous en première ligne dossard 1 à 10... je vais donc de l'autre coté laisser mon Orbéa seul avec son numéro 1028. Résultat du vélo, 7ème temps en 6h17.
Le plus dur reste à faire (c'est triste de ce dire ça après 188 kms et 4000m de D+). Je décide de partir sur des bases 3h15-3h20 et tout va bien la foulée est bonne. 1ère bosse dans Embrun le mec devant moi se met à marcher, cool me voila 9è. En ville je retrouve le fan club qui à ce moment là est encore plus à fond que moi. 1ère descente, au kilomètre 7, un groupe de 3, revient sur moi et ça court bien plus vite... deux solutions s'offre à moi et j'ai 20 secondes pour me décider avec le peu d'oxygène qui arrive à mon cerveaux : soit je garde mon rythme et "assure" ma place dans les 20 et le moins de 11h15 soit je m'accroche pour tenter le top 10. Aller c'est parti je choisi la deuxième solution et puis toute façon j'aime pas me faire doubler. Je me dis qu'ils sont partis trop vite et on va voir qui sera le premier à sauter. Au kilomètre 15, un grand malade reviens de derrière, là c'est sur ça va faire du ménage dans le groupe... effectivement, je suis le 1er à sauter "aïe", reste 25 bornes. Heureusement 500 mètres plus loin un gars de Monaco ne va pas tenir le rythme non plus, ouf ! faut que je le rattrape, à deux c'est mieux. Arrivé au bord du lac je croise le 2ème et le 3ème de la course, c'est bon signe je suis pas à la rue. Passage au semi en 1h35 mais je sent bien que le 2ème semi ira beaucoup moins vite. En effet, au kilomètre 25, commence à plus y avoir beaucoup d'essence dans le moteur et surtout la foulée s'écrase, j'ai l'impression que mes chaussures pèsent 15 kilos chacune. Bref, les jambes ne veulent plus en faire, j'ai qu'une envie c'est de marcher, mais les encouragements de tous me l'interdisent, c'est ce qui va me sauver, toute la fin au mental. Le dernier tour de lac est interminable, les crampes approchent mais la ligne est en vue. Ca y est, dernière ligne droite, il y a du monde, de l'ambiance , c'est la délivrance. Je profite de ce moment unique, finisher pour la deuxième fois de l'EMBRUNMAN. Je me retourne sous l'arche pour voir mon temps, 10h52 ce qui me classe 14ème, je suis satisfait, au delà de mes espérances. Les supporters sont là pour me féliciter, leur soutien a été d'une grande aide toute la journée un grand merci à eux.
Résultats :  14è en 10h52
Natation :   1h03, 171è temps
Vélo :           6h17, 7è temps
Marathon : 3h24, 21è temps"

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